A l’instar des autres pays du monde, la Guinée à travers son Secrétariat Exécutif du Comité National de lutte contre le Sida (SE/CNLS), a organisé ce jeudi 1er décembre 2022, la journée mondiale de lutte contre le Sida et le lancement du mois de sida.
En Guinée, l’Hôtel Primus de Kaloum a servi de cadre pour abriter ladite cérémonie. Le thème retenu cette année par l’ONUSIDA est « Poussons pour l’égalité » .
Sous la présidence de son Excellence Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, Président du comité national de lutte contre le Sida, la
la cérémonie s’est déroulée en présence des membres du Gouvernement, les Institutions Républicaines, les partenaires Bi et multilatéraux, le secrétaire Exécutif du Comité National de Lutte contre le Sida, le coordinateur résident du système des Nations unies, les ONG nationales et internationales, les réseaux des PVVIH, toutes les caractéristiques de la riposte au VIH/Sida en Guinée.
Dans son intervention, Madame la Gouverneur a souligné que le choix de la ville de Conakry pour abriter la cérémonie n’est pas un hasard puisque la capitale guinéenne reste l’une des villes les plus touchées en Guinée avec une prévalence de 2.1% contre 1.5 % sur le plan national.
Pour sa part, Madame Hawa Kolié, présidente du REGAP+ (réseau Guinéen des associations des personnes infectées et affectées du VIH de Guinée) a tout d’abord, rappelé que depuis
2005, le REGA P+ reste l’un des réseaux nationaux de la Société Civile dynamiques qui travaille constamment avec tous les Ministères intervenant dans la lutte contre le VIH/sida en Guinée. Fort de 42 associations membres réparties dans la quasi-totalité de la Guinée, le réseau vise : une prise en charge globale de toutes les PVVIH et les orphelins du Sida pour l’amélioration constante de leurs conditions de vie, la protection et la promotion de leurs droits et devoirs en vue de leur permettre de vivre positivement avec leurs statuts sérologiques, de lutter contre la stigmatisation et la discrimination en tout lieu et en toute circonstance.
Poursuivant, la présidente a signalé les nombreux défis aux quels les PVVIH sont confrontés il s’agit là :
- La prise en charge totale des PVVIH
- l’inaccessibilité de la charge virale à l’échelle nationale,
- la rupture récurrente des ARV par endroit,
- le recrutement des médiateurs à la fonction publique pour qualifier davantage la qualité de la prise en charge,
- le financement des AGR,
- Les 15 % de la quote-part de l’État pour l’achat des ARV.
Dans son allocution, le Secrétaire Exécutif du CNLS Dr Abass DIAKITE, a fait l’état de lieu de la pandémie en Guinée. Le VIH est un problème de santé publique avec une prévalence de 1,5 % au sein de la population générale, les femmes restent les plus touchées avec un taux de 2,1 % contre 1,2 % chez les hommes.
Poursuivant, il a indiqué que la célébration de la journée mondiale de lutte contre le sida nous donne l’opportunité de dresser le bilan des actions qui ont permis d’enregistrer des résultats notables.
Ces actions sont entre autres :
En termes d’infrastructures offrant des services VIH :
- Les sites de conseil et de dépistage volontaire (CDV), sont passés de 138 en 2017 à 1 57 en 2022 ; avec environ 564 000 dépités dont 11.000 positifs ;
- Les sites de Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (PTME) sont passés de 485 en 2018 à 530 en 2021 ;
Pour la prise en charge des Personnes Vivantes avec le VIH, sur 113 000 malades, 75 000 sont sous traitement antirétroviral, soit une prise en charge de 65% contre 48% en 202 ;
Nombre révélé de décès dus au sida 3721 en 2016 à 2884 en 2021 soit une réduction du nombre de décès à environ 1000 ;
À date le pays compte 195 site de prise en charge des personnes vivant avec le VIH ;
Pour le suivi biologique des malades sous traitement, le pays compte :
- 40 compteurs CD4.
- 02 Centres de Traitement Ambulatoire (CTA), Donka et Ignace Deen.
Plus loin, le Secrétaire exécutif du CNLS a indiqué que la République de Guinée a officiellement adhéré en septembre 2020 aux nouveaux objectifs de développement durable afin de mettre fin au VIH/Sida d’ici 2030. L’espoir est permis si tout le monde s ‘implique dans la lutte contre la stigmatisation, la discrimination des personnes vivant avec le VIH mais aussi les inégalités persistantes au niveau des services les plus élémentaires tels que le dépistage et la prise en charge des malades.
Pour atteindre les objectifs des trois 95 de La stratégie mondiale de lutte contre le sida et répondre à l’objectif général de l’ONUSIDA celui de mettre fin au sida d’ici 2030, nous devons :
Pousser 95% de personne vivant avec le VIH à connaître leur statut sérologique ;
Mettre 95% des personnes qui connaissent leur séropositivité sous traitement antirétroviral ;
Ainsi nous pourrons avoir une charge virale supprimée chez 95% des personnes sous traitement antirétroviral.
Le coordinateur Résident du système des Nations Unies en Guinée a parlé des inégalités. Dr Vincent Martin a déploré cet état de fait
Quatre décennie le après début de la riposte au VIH, les inégalités persistantes pour les services les plus élémentaires comme le dépistage, le traitement et l’accès aux préservatifs et plus encore l’accès aux nouvelles technologies, plus précisément je pense aux inégalités faites aux enfants pour leur prise en charge malgré les avancées technologiques. Aujourd’hui dans le monde entier, moins de 50 % des enfants infectés par le VIH ont accès au traitement qui sauve la vie alors que cette couverture peut atteindre 80 % chez les adultes dans certains pays. Ici en Guinée, la couverture représentait un écart de plus de 40 % entre les adultes et les enfants. Deuxièmement, c’est les inégalités faites aux femmes, aux jeunes filles et aux adolescents. Les jeunes filles en âge de procréer sont responsables d’une manière disproportionnée par le VIH tandis que les programmes qui leur sont dédiés restent trop faibles et peu financés. Les liés au financement de la lutte qui devient de plus en plus rare et l’allocation des ressources encore insuffisantes ne permet pas aux associations communautaires, les inégalités des personnes vivant avec le VIH de continuer à jouer leur rôle et assurer l’engagement qui ont permis de courber la tendance de L’épidémieat-il expliqué.
Le Directeur pays de Plan International Guinée a rappelé ce que font les institutions dans la riposte contre le VIH
《Dans le cadre de renforcement de la décentralisation de la riposte contre le sida pour atteindre les populations vulnérables, Plan International est co-récipiendaire avec le Programme National de Lutte contre le Sida sur financement du fonds mondial. Au cours de cette année dont entre autres l’organisation de sortie de l’unité mobile médicalisée et qui sont sensés approchés pour les dépistages du VIH, la prise en charge des IST et la mise en relation des personnes dépistées positives où la prise en charge en ARV 》souligne t-il.
En Guinée, le Premier Ministre est d’office président du Comité National de Lutte contre le VIH SIDA. À ce titre , le Dr Bernard Gomou s’est engagé à appuyer les initiatives dans la riposte au VIH/Sida en Guinée.
《En raison de la grandeur de cette cause dont l’objectif zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au SIDA, la République de Guinée a solennellement adhéré à la définition des nouveaux objectifs du Développement Durable adopté en 2015. Parmi ceux ci, la lutte contre le VIH Sida figure en bonne place dans le monde entier et s’est fixée comme objectif, l’éradication de cette pandémie d’ici à l’horizon 2030. D’ici là, nous devons innover, nous devons créer de nouveaux partenariats, mener toutes nos actions dans le respect des droits humains. Ainsi, nous pourrons emprunter la voie de l’égalité, afin d’atteindre les trois 95 de la stratégie mondiale de lutte contre le VIH SIDA》.
En dépit des avancées, force est de reconnaître que des obstacles existent toujours sur le chemin de l’éradication de cette pandémie dont entre autres :
- La mise sous traitement antirétroviral de l’ensemble des malades du sida de notre pays ;
- La couverture nationale en matière d’offres de services pour l’élimination de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant, le conseil et le dépistage volontaire ;
- La stigmatisation et la discrimination ne sont pas encore victimes des personnes concernées dans un contexte de rareté des ressources financières liées à la crise économique mondiale et surtout à celle engendrée par la COVID-19.
Cette célébration est l’opportunité de renouveler l’engagement de chacun et de tous et à tous les niveaux que les questions nationales de santé des populations sont une priorité pour son Excellence, Colonel Mamadi Doumbouya, chef de l’État. C’est pourquoi, je suis résolument engagé en ma double qualité de chef de gouvernement et du président du Comité National de Lutte contre le Sida en vue de façonner pour une intensification de la lutte contre la pandémie.
En fin la cérémonie a pris fin par une photo de famille et un cocktail offert pas les organisateurs de ladite cérémonie.