La République de Guinée à l’instar des autres pays du Monde a célébré ce 1er décembre 2024, la journée mondiale du Sida sous le thème « suivons le chemin des droits », cette journée a été couplée avec la campagne de don de sang organisée par le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) en partenariat avec le Secrétariat Exécutif du Comité National de Lutte contre les IST/Sida (SE/CNLS). C’est l’hôtel Kaloum qui a servi de cadre pour abriter la dite cérémonie.
Présidée par Monsieur le Ministre Directeur de Cabinet de la Primature représentant Son Excellence Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, Président du CNLS, cette cérémonie a connue la présence de Garde des sceaux, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, Mesdames et Messieurs les membres des Institutions Républicaines, les membres des Corps diplomatiques et Consulaires, Madame la Gouverneur de la Ville de Conakry, les Représentants du Système des Nations-Unies, les ONG nationales et internationales, la Société civile etc… tous les acteurs de la riposte au VIH/Sida en Guinée.
Dans son discours d’ouverture, Madame la Gouverneure de la ville de Conakry s’est réjouie du choix porté sur la ville de Conakry, pour elle ce choix n’est pas un hasard car les dernières études ont montré que la capitale, l’une des villes les plus touchées par le VIH en Guinée avec une prévalence de 1,7% à cause de son caractère cosmopolite.
Selon elle, mettre fin au sida en tant que menace de santé publique d’ici 2030, c’est bien une mission possible si chacun redoublait ses efforts pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination des personnes infectées et affectées par le VIH/Sida.
En sa qualité de présidente régionale de lutte contre le sida, elle a réaffirmé son engagement et son soutien au Gouvernement guinéen et à l’ensemble des partenaires en faveur de la poursuite du combat contre le VIH/Sida en Guinée et plus précisément à Conakry.
Pour sa part, la Présidente du Réseau Guinéen des Associations des Personnes Infectées et Affectées par le VIH/Sida (REGAP+) a souligné dans son allocution que le VIH risque de ne plus être une priorité pour les bailleurs à cause des guerres en Ukraine et au Moyen-Orient. Les fonds alloués vont diminuer non par manque mais pour répondre aux besoins humanitaires considérables.
Poursuivant elle a souligné que la menace du VIH/Sida plane toujours sur les guinéens 40 ans après le signalement des premiers cas. Enfin elle a réitéré son engagement à continuer le combat contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH/Sida en Guinée.
A sa prise de parole, Madame Ali Abdoulaye ZALIKA représentante du Directeur Pays de Plan International, a indiqué que dans le cadre de la réponse nationale de lutte contre l’infection à VIH en Guinée, il est crucial de :
- Promouvoir l’éducation et la sensibilisation en vue de combattre la stigmatisation et la discrimination ;
- Garantir un accès équitable aux services de prévention, de dépistage et de soins ;
- Renforcer le partenariat entre le Gouvernement, les acteurs communautaires et partenaires au développement pour des interventions sécurisées.
Quant au Secrétaire Exécutif du CNLS, Docteur Abass Diakité, il a affirmé que le thème « SUIVONS LE CHEMIN DES DROITS »
a été choisi pour interpeller l’opinion nationale et internationale aux respects des droits et libertés des personnes vivant avec le VIH tout en responsabilisant les acteurs communautaires pour mettre fin au Sida comme menace pour la santé publique d’ici à l’horizon 2030.
Poursuivant il a aussi énuméré des avancées majeures dans la riposte au VIH/Sida dans le pays notamment :
- La mise sous traitement antirétroviral de plus 93 000 PVVIH au premier semestre de 2024 contre 88 000 PVVIH 2023 soit 70% sous ARV;
- La prévalence chez les femmes enceinte qui est passée de 1,5% en 2020 à 1,35 % en 2024 soit 3 682 testées positives et 3148 sous ARV;
- La Couverture du dépistage est passée de 21% en 2010 à 74% en 2023;
- La Couverture de dépistage chez les enfants est passée de 9% en 2010 à 64% en 2023 ;
- Les nouvelles infections sont passées de 7661 en 2013 à 5190 en 2023 soit une réduction de 2537 ;
- Le nombre décès imputable au VIH est passé de 5069 en 2013 à 4423 en 2023 soit une réduction de 646 ;
- Le nombre de site de PTME est passé de 439 en 2018 à 524 en 2023 ;
- Le nombre de site PEC est passé de 142 en 2018 à 198 en 2023 ;
- Le nombre de sites CDV est passé de 138 en 2018 à 254 en 2023;
Dans son allocution, la Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies en Guinée Madame Christèle YOUNES a souligné que l’heure est venue de redoubler d’effort et de mobiliser toutes les
ressources disponibles pour atteindre nos objectifs communs. Elle a renouvelé son engagement en sa qualité de Représentante du Secrétaire General de l’ONU, que la famille des Nations Unies sera au cotés du Gouvernement guinéen pour lutter contre la pandémie du Sida d’ici à 2030.
Pour sa part le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Oumar Diouhé BAH, en sa qualité de 1er vice-présidentdu CNLS a affirmé qu’il veille personnellement sur la qualité des services VIH dans le strict respect des droits humains sans aucune forme de discrimination ou de stigmatisation.
Il a également exhorté ses collaborateurs et les prestataires de soins à tous les niveaux à œuvrer dans ce sens afin de donner une bonne qualité de soins la population.
Monsieur le Ministre Directeur de Cabinet de la Primature, dans son allocution a exhorté les partenaires techniques et financiers à relever substantiellement leur contribution dans le financement de la prévention, de la prise en charge ainsi que la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des personnes infectées et affectées par cette pandémie.
Pour clore, il a signalé que si l’on veut éliminer le VIH/Sida, il est impératif de maintenir les acquis en comblant les disparités, accélérer les progrès par un soutien actif des leaderships de la lutte contre cette pandémie en général et des leaderships communautaires en particulier mais aussi faire une coordination multisectorielle et multipartite, tout en promouvant des services de prévention combinée pour les populations clés, les adolescents, les jeunes femmes, les hommes et la prise en charge globale de l’infection à VIH, incluant les populations clés et vulnérables. Ainsi nous pourrons être au rendez-vous celui de mettre fin au VIH/Sida en Guinée.
La 36e journée mondiale du Sida couplée au lancement de la campagne de don sang s’est déroulée dans une ambiance festive. Elle a pris fin aux environs de 13H avec le lancement de la campagne de don du sang et un déjeuner offert à tous.